Concert d’Eric Lareine … à Grazac (81)

La MJC de Grazac organise un concert avec Eric Lareine ce samedi 14 Décembre 2013.

Eric Lareine
Eric Lareine

« Quand j’étais gamin, à la fin du repas, on me faisait monter sur la table et on me demandait de chanter une chanson ». A 6 ans, Eric Lareine était donc déjà dans le rock’n’roll. Il ne le quittera jamais. Avec son premier groupe Recup’ Verre au début des années 80, puis il n’a eu de cesse de d’arpenter les prairies de la poésie électrique. Même si l’instrumentation déparait de la classique formation rock (basse-guitebatterie-chant), Eric mettait du rock partout, infusait le blues dans chacun de ses souffles et s’arcboutait sur les tensions harmoniques. Après trois albums météoritiques dans les années 90 (« Plaisir d’offrir, joie de recevoir » – « L’Ampleur des dégâts » – « J’exagère »), jusqu’au-boutistes et parfumés à l’odeur du danger, Eric Lareine avait fini par jeter l’éponge pour se consacrer à l’écriture de textes pour des spectacles vivants et à pléthore de collaborations avec la crème des musiques improvisées. Il aura fallu attendre quatorze ans pour le voir ressurgir dans l’arène discographique. C’était en 2010, sur l’album éponyme « Eric Lareine et leurs Enfants », flanqué de musiciens de jazz cascadeurs (Frédéric Gastard, Pascal Maupeu et Frédéric Cavallin) avec lesquels ils exploraient la jungle d’un rock oblique, fâché avec les conventions, en prise directe avec les visions kaléidoscopiques du free rock des années 70, King Crimson en ligne de mire.

« Entre nous cela a pris tout de suite. Nous avons trouvé une voie sinuant entre la chanson française française et la variété internationale jouée avec par des musiciens de jazz (rires). Pour un retour, je m’étais pas mal débrouillé ! J’avais la sensation que mon nom réapparaissait dans le paysage musical. » sourit Eric. Il a la voix des rescapés, des types qui ont trouvé la clé de la deuxième chance. Il ne lui aura pas fallu deux ans avec son collectif pour donner un petit frère à ce disque de come-back. Frédéric Gastard n’ayant plus une case de libre dans son agenda élyséen, le groupe s’est enrichi de deux autres membres : Cédric Piromalli (claviers) et le magasin de musique vivant Loïc Laporte (sax, flutes, clarinette, banjo, guitares). En cinq majeur, « L’embolie » continue l’exploration du labyrinthe rock qui serpente entre cette tradition de la chanson anglo-saxonne sans aucune concession musicale et la performance littéraire. Un disque construit sur la méthode empirique de la confrontation dans les studio Barberine : « Je ne suis qu’auteur et interprète. J’envoie mes textes aux musiciens qui compose et installe la musique à la lecture des mots. Chacun travaille de son côté et come nous habitons loin les uns des autres, nous nous retrouvons dans des temps courts en studio où le millefeuille prend forme sur un éventail de couleurs sonores. » Elaboré en un temps record, dans une petite suite de rendez-vous urgents toujours, « L’embolie » a pris corps en temps réel à raison d’une chanson par jour. Posée le matin et bricolée, arrangée, mixée dans l’après-midi comme pour en garder toute la richesse et la fraicheur primale.
«J’essaie de fabriquer mes disques comme ceux que j’écoutais à mon adolescence, il faut que je retrouve l’émoi de la première fois où j’ai posé le diamant sur la face B de mon vinyl des Beatles , Revolution.»

Bien plus qu’un album de chansons, « L’embolie » est un formidable voyage au coeur d’un homme. Un journal de bord, un road movie intime écrit à l’encre rouge où Eric Lareine raconte sa marche hésitante sur le chemin qui borde l’abîme, sa convalescence après un épuisant retour depuis les limbes. Un disque de blues assurément, où l’histoire se construit en douze panneaux incarnés, proches de l’os. Un disque clair obscur aussi où l’on voyage dans une douce oscillation entre les crépuscules électriques, quand le ciel se déchire dans des déflagrations de six cordes et des grappes de stridences (L’été, Tout tombe, KRib) et des horizons plus apaisés et mélancoliques (Le fil, La brise salée, L’ange des rails, La fée d’Egypte) où la mélancolie se conjugue en panoramiques pop. A presque soixante ans, Eric Lareine n’a jamais paru aussi plein et vivant. C’est en jouant du rock que l’on ne vieillit pas.

Contact : MJC de Grazac

Communiqué par Carole Foulon

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Champ anti robots

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.