Dans la clarté des sous-bois, une vivace discrète déploie sa grâce. Melittis melissophyllum, de la famille des lamiacées, porte des feuilles dentelées proches de la mélisse officinale. Froissées, elles livrent non pas la fraîcheur acidulée de leur cousine, mais un parfum doux, miellé, relevé d’un zeste de citron.
De mai à juillet, la plante s’orne de fleurs bilabiées, blanches éclaboussées de rose ou teintées de pourpre, éclats pastel suspendus aux lisières des chemins. Leurs corolles profondes attirent abeilles, papillons et bourdons, infatigables passeurs de pollen.
Compagne des talus et des haies ensoleillées, la mélisse des bois fut jadis recherchée pour ses vertus calmantes et digestives, offrant en tisane l’écho apaisant de la forêt. Aujourd’hui, elle s’efface devant sa cousine cultivée, la mélisse officinale, mais demeure dans les clairières comme un parfum d’autrefois.
Rustique, elle trouve d’instinct sa place dans les jardins naturels, où sa floraison pastel dépose une touche romantique, tel un murmure sylvestre confié au jardinier.
Observer Melittis melissophyllum, c’est apprendre que la beauté naît de la discrétion. Fragile voix des sous-bois, elle rappelle que préserver les clairières, c’est garder vivant le souffle secret de la forêt.
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