
Dressée sur ses tiges pourpres, l’eupatoire à feuilles de chanvre s’élève dans les prairies humides. Ses feuilles découpées rappellent celles du chanvre, mais son identité s’affirme à la floraison: des capitules serrés, rosés ou pourprés, comme une brume légère offerte aux insectes butineurs.
Au bord des fossés, dans les marais et jusque dans les vallées d’altitude, la chanvrine prospère. Mellifère, elle attire papillons et abeilles, et confie ses graines plumeuses au vent, messagères d’un cycle sans fin.
Plante séduisante mais trompeuse, elle ne se mange ni ne se fume. Ses alcaloïdes la rendent légèrement toxique, et son nom a souvent prêté à confusion.
Pourtant, depuis longtemps, herboristes et guérisseurs en font usage. Feuilles et racines, riches en huiles essentielles et flavonoïdes, soutiennent le foie et accompagnent les cures digestives, mais toujours avec prudence et mesure.
À la fin de l’été, quand ses bouquets colorés s’élancent au-dessus des marais, l’eupatoire nous rappelle qu’il existe des beautés fragiles, précieuses, à la frontière du soin et du poison. Elle veille sur les zones humides qui disparaissent peu à peu, alors qu’elles abritent une biodiversité rare, trésor vivant dont dépend l’équilibre du monde sauvage.
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