L’Onagre bisannuelle (Oenothera biennis) s’élance jusqu’à plus d’un mètre et offre à la nuit ses fleurs jaune soufre. En quelques minutes, au crépuscule, ses corolles s’ouvrent comme des astres fragiles, diffusant un parfum discret avant de s’éteindre à l’aube. Chaque soir, un nouveau bouquet éclot: festin des sphinx, des papillons nocturnes et des abeilles.
Elle affectionne les sols sablonneux, les friches baignées de soleil et les bords de chemin. Sobre, mais tenace, elle accompagne les paysages ouverts, animés par le ballet des oiseaux et des insectes.
Comestible, elle offre ses jeunes feuilles aux potages. Sa racine charnue, douce et rosée à la cuisson, révèle un goût fumé qui lui vaut le surnom de « jambon des jardiniers ». Jadis, elle nourrissait hommes et bêtes, humble alliée des terres rurales.
Médicinale, elle dissimule dans ses graines une huile précieuse, riche en acides gras essentiels. Alliée des peaux sèches et matures, elle apaise les inflammations, adoucit l’épiderme et accompagne la féminité dans ses cycles.
Ainsi, l’Onagre nous rappelle que, derrière l’éclat fragile d’une fleur d’un soir, palpite une force ancienne, nourricière et bienfaisante. La préserver, c’est garder vivante cette lueur végétale qui, chaque nuit, rallume un peu de poésie dans notre monde.
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