L’ortie dioïque, piquante mais si généreuse.

Dans l’ombre fraîche des haies, au détour d’un sentier humide, s’élève fièrement la grande ortie. Vivace et vigoureuse, elle déploie jusqu’à deux mètres ses tiges anguleuses, hérissées de poils piquants qui repoussent la main trop audacieuse.

Ses feuilles, d’un vert profond et finement dentelées, se parent d’aiguillons de silice, porteurs d’un sérum urticant prêt à piquer au moindre effleurement. Discrètes, ses fleurs mâles dressées et femelles pendantes poussent sur des pieds distincts, particularité rare dans le monde végétal.

Sous son masque austère se cache un trésor insoupçonné: fer, vitamines, minéraux. L’ortie renforce le corps, soutient reins et articulations, apaise goutte et rhumatismes. Jadis fouet vert pour délier jambes lourdes et membres endoloris, elle s’invite aujourd’hui en tisanes, veloutés et pestos. Sa chlorophylle rééquilibre la flore intestinale, ses protéines surpassent celles du soja, et ses graines concentrent l’énergie d’une saison entière.

Chaque printemps, elle offre sa cure régénérante, fraîche ou séchée, prête à relever bouillons, gratins ou pains. Celle que l’on redoute au premier contact devient, au fil du temps, une alliée précieuse.

Paradoxe végétal, barrière et offrande, morsure et baume, elle murmure que parfois, c’est en acceptant l’épreuve que l’on cueille le vrai cadeau de la nature.

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Nicolas Duivon

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