Agriculture, Elevage et FCO82

Le FCO82 prend la parole pour donner son point de vue sur le thème de la vaccination obligatoire des ruminants.

-1- Qu’est-ce que la FCO (Fièvre Catarrhale Ovine)?

La FCO, est une maladie virale, vectorielle, c’est-à-dire transmise par une espèce de moucheron (culicoïde). Les espèces sensibles à la FCO sont essentiellement les ruminants domestiques (particulièrement les ovins) et la faune sauvage. Les animaux qui développent la maladie peuvent présenter différents symptômes (avortement, stérilité, boiterie) pouvant aller dans certain cas jusqu’à la mort ; c’est une maladie peu pathogène car elle est susceptible d’une excellente immunité naturelle efficace à vie. Il ne s’agit pas ici de contester le fait que la FCO est une maladie, et que cette maladie a un impact sur les élevages. La critique porte sur l’évaluation de cet impact et la justification de la campagne de vaccination obligatoire.

-2- Bref historique : comment s’est elle propagée ?

Originaire d’Afrique, la maladie remonte depuis plusieurs décennies vers le nord de l’Europe. Elle apparaît en 2006 en Europe et s’est en 2007 largement répandue sur le territoire communautaire. Les conditions de son arrivée sont encore mal cernées mais probablement dues à plusieurs facteurs (importation d’animaux d’Afrique qui expliquerait une origine de contamination via les Pays bas, la Belgique et l’Allemagne ; augmentation de la température qui favoriserait le développement du moucheron et expliquerait sa progression via l’Espagne et l’Italie). Cette progression s’est poursuivie en 2008 pour finalement toucher l’ensemble du territoire national.
En 2008, la France met en place une campagne de vaccination facultative
La vaccination obligatoire est instaurée l’année suivante.

-3- Des éleveurs qui adoptent des stratégies de lutte alternative à la vaccination devant le peu d’efficacité et la toxicité des vaccins

  • Limite et inconvénient de la vaccination

La vaccination n’empêche pas le portage du virus par les animaux et n’empêche pas la transmission de la maladie.
La durée d’efficacité des vaccins n’est pas démontrée au delà de 6 mois.
Ces vaccins contiennent des adjuvants très agressifs et allergisants tels que l’hydroxyde d’aluminium et les sels de mercure.
Différents effets secondaires suite à la vaccination : diminution de la production de lait, avortement, hyperthermie, mortalité….

  • Stratégies de lutte alternatives à la vaccination

Les éleveurs ayant refusé la vaccination ont souhaité privilégier une stratégie visant à permettre à leurs animaux de développer leur immunité naturelle, c’est à dire de laisser s’opérer l’infection. Ceci moyennant le cas échéant l’administration de traitements préventifs permettant de renforcer l’immunité naturelle, ou de traitements curatifs s’appuyant notamment sur des méthodes de soins non allopathiques (phytothérapie, aromathérapie, homéopathie). Cette méthode a l’avantage de permettre à l’éleveur de sélectionner par la suite les animaux les plus résistants, notamment dans la perspective de l’arrivée probable d’autres maladies vectorielles. Sélection que la vaccination ne permet pas.

-4- Incohérence de la campagne de vaccination obligatoire :
Malgré cela, comment en est on arrivé à l’hypothèse d’une vaccination obligatoire ?

  • La vaccination obligatoire repose sur une hypothèse

Des positions institutionnelles contradictoires et ambivalentes dans la prise en compte de cette maladie.
– La Fédération Nationale de Groupement de Défense Sanitaire (GDS France), prône la vaccination tout en reconnaissant l’intérêt de développer l’immunité naturelle.
– L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA), considère qu’elle n’a pas tous les éléments à sa disposition pour déployer une stratégie de vaccination efficace. Elle formule l’hypothèse (sans pouvoir la vérifier) que la vaccination ne se justifie que si l’objectif d’éradication peut-être atteint et donc en généralisant la vaccination à l’ensemble de l’Europe. L’éradication de la maladie reste donc très théorique et repose sur une implication des différents membres de l’Europe or cette organisation n’existe toujours pas à ce jour.

  • La décision d’une vaccination obligatoire vient en contradiction avec les préconisations faites jusqu’alors

L’arrêté du 4 novembre 2008 rendant obligatoire la vaccination sera signée sans qu’il soit donné de réponse aux recommandations de l’AFSSA et aux interrogations des professionnels. Dans le même temps le ministère met en place un Comité National de suivi de la FCO qui s’accorde sur un principe de vaccination facultative mais par arrêté du 28 octobre 2009 le ministère prolonge l’obligation de vacciner pour une année, en complète contradiction avec le consensus qui s’était établi autour d’une vaccination facultative.

  • La stratégie de la vaccination obligatoire apparaît comme incohérente

Aucune évaluation précède cette stratégie. L’éradication du virus est illusoire. Les animaux déjà immunisés naturellement doivent également être vaccinés.

-5- Conclusions : les éleveurs, des citoyens responsables, garants de la bonne santé de leurs animaux

L’éradication était et reste un objectif irréaliste. Le principe de la vaccination obligatoire a été établi en dehors de toute réflexion préalable sur son rapport coûts/bénéfices et en l’absence de définition de ses objectifs concrets et des indicateurs permettant d’en apprécier à terme la pertinence.
Les éleveurs qui ont refusé de vacciner leur troupeau ne sont pas contre la vaccination dans son principe. Ils sont conscients qu’elle peut être nécessaire sur certains élevages immunodépressifs, et ne contestent pas le choix technique opéré par d’autres éleveurs.
Ils ont choisi, en toute connaissance de cause, de ne pas la mettre en œuvre sur leurs troupeaux. Si l’objectif de cette campagne de vaccination était de protéger le cheptel français de la maladie, rien n’interdisait en effet de leur laisser le choix d’apprécier le moyen de lutte le plus approprié à leur cheptel.

Ainsi,

  • La bonne santé animale est une préoccupation essentielle des éleveurs. Ceux qui refusent de vacciner ne représentent pas une menace pour leurs collègues,
  • Cette maladie n’est pas contagieuse, ni transmissible à l’homme. A l’échelle du cheptel français, les conséquences de la maladie sont sans gravité.
  • L’éradication de la FCO par la vaccination est illusoire, les vaccins risquent d’empêcher le développement de cette immunité naturelle et rendent impossible la sélection d’animaux résistants à la maladie. L’infection naturelle permet de développer une immunité naturelle efficace et de longue durée.
  • Le coût des campagnes de vaccination est de plus à la charge des contribuables, au bénéfice de laboratoires privés.

Les éleveurs ont considéré que l’obligation de vacciner qui leur était faite relevait d’une décision incohérente et injustifiée, allant contre leur intérêt et contre l’intérêt général. Le refus de vacciner les troupeaux contre la FCO s’inscrit de manière responsable et constructive dans une intégrité professionnelle, dans une éthique personnelle et dans une démarche collective d’agronomie, respectueuse des engagements pris avec les clients, sans impacter la santé des élevages voisins et sans nuire à l’intérêt collectif.

-6- les poursuites judiciaires à l’encontre des éleveurs et mobilisation sous forme de collectifs

Depuis l’arrêté ministériel du 4 novembre 2008 la vaccination contre la FCO a été rendu obligatoire cette obligation a été reconduite d’un an par un arrêté ministériel du 28 octobre 2009.

Printemps 2009 :
Nous sommes une vingtaine de paysans du Tarn et Garonne a avoir refuser cette vaccination (collectif FCO 82). Ce mouvement (collectif contre la vaccination obligatoire de la FCO) constitué de plus de 70 collectifs, est regroupé au niveau national par une coordination nationale des collectifs FCO et soutenu dans le milieu agricole par – la confédération paysanne – le GDRO (Groupement de défense des « refuseurs » aux obligations liées à la FCO) – mouvement de culture biodynamique – la FNAB (Fédération Nationale d’agriculture biologique) –
Nous avons notifié ce refus au directeur de la DSV (Direction des Services Vétérinaire).
Demande de dérogation déposée le jeudi 23 avril 2009 qui a été refusé.

Décembre 2009 :
Une dizaine de paysans ont un reçu de la part du directeur de la DSV du Tarn et Garonne un procès verbal nous rappelant que le fait de contrevenir à l’obligation de vaccination est une infraction réprimée par le code rural d’une contreventions de 4° classe.
Le 27 janvier 2009 les 10 paysans sont convoqués pour être entendu par la gendarmerie.

Aujourd’hui
C’est au procureur que revient le choix de poursuivre ou non, sur la base de ce PV.

-7- Demain, merci de votre soutien !

Des milliers d’éleveurs ne sont pas disposés à suivre aveuglément la propagande de l’État et refusent les obligations de vaccination. Il devient urgent que les « refuseurs » soient soutenus par tous ceux qui se sentent concernés par l’avenir d’une agriculture respectueuse du monde vivant et des consommateurs. Nous sommes donc dans l’obligation de contacter un avocat pour nous défendre. Comme nous sommes peu d’éleveurs (une vingtaine) nous désirons, pour faire poids face au juge, constituer un comité de soutien.

Merci de signer la pétition.

Ensemble, soyons vigilants !

Téléchargez la pétition

Ce sujet vous intéresse ?

à lire : Vacciner pour mieux régnerLa gestion sanitaire de la fièvre catarrhale des ruminants de Célia Izoard.

Communiqué de Fabienne Gomes pour le collectif FCO82
FCO82 : Groupement contre la vaccination obligatoire, pour la liberté de décision des éleveurs !

Une réflexion au sujet de « Agriculture, Elevage et FCO82 »

  1. extemement interessant !

    eleveur ou non tout le monde est concerné.
    reagir est une evidence mais de quel poids (aide de tout le monde).

    felicitation aux personnes qui prennent par à cette reflexion

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