Unité de méthanisation, quelques précisions…

Catherine DARRIGAN, coordinatrice de l’équipe « projet biométhane » à la Communauté de Communes du Quercy Vert (CCQV), apporte quelques précisions sur le projet « unité de méthanisation ».

1 ) Le prix de l’étude :
L’étude de faisabilité commandée à Méthanéva est terminée ; le compte rendu final a eu lieu le 25 novembre devant le comité de pilotage .
Son prix : 19 655 € HT ; Pris en charge à hauteur de 80% par le Conseil Régional Midi-Pyrénées, l’Ademe et le Conseil Général  du Tarn et Garonne. Reste due par la CCQV la somme de 3931 € HT.
A noter que le taux de prise en charge exceptionnel par le Conseil Régional et le Conseil Général démontre l’intérêt que portent ces instances pour des projets de ce type s’inscrivant dans la politique de développement durable.
Les régions voisines, Aquitaine, Centre, Poitou – Charente, ont les mêmes préoccupations.
Je pense qu’il est inutile de préciser que les agriculteurs, les membres des associations, les élus qui travaillent depuis plusieurs mois sur le projet le font bénévolement.

Pourquoi Méthanéva :
Au-delà de la conformité de la proposition d’étude au cahier des charges que nous avions fixé, les ingénieurs de Méthanéva ont été choisis pour leur engagement et leurs préoccupations affichées en matière de développement durable dans le respect de l’environnement.
Enfin à l’époque ce bureau d’étude travaillait sur un projet un peu similaire au notre dans le marais Poitevin, écosystème particulièrement fragile.
Par ailleurs, Méthanéva est un bureau d’étude indépendant de tout constructeur ou financeur de projets.

2 ) Le prix estimé de l’unité de méthanisation et travaux connexes :
Le projet dans sa globalité : 6,1 millions d’euros dont :
–  3,8 millions d’€ pour l’unité de méthanisation proprement dite.
– 569 000 € pour le réseau de chaleur.
– 1,492 million d’€ pour la logistique et le stockage des substrats hors site.
En premier lieu il convient de rappeler qu’il s’agit d’un projet dont le fonctionnement doit générer des résultats positifs ; cela ne doit pas être une charge pour la Communauté des Communes.

Pour ce qui concerne le financement :
Quelle que soit la structure porteuse du projet il sera nécessaire de recourir à l’emprunt. Cependant l’attitude d’un banquier est différente selon que la demande d’emprunt a pour objet le financement d’un équipement « social » type école, salle des fêtes …, qui ne génère pas ou peu de recettes, mais essentiellement des dépenses, ou que l’objet de la demande est le financement d’un équipement de type industriel, qui va générer des bénéfices.
Enfin il conviendra d’examiner le financement poste par poste en fonction de la nature de la structure porteuse.

3 ) la dévalorisation des habitations :
Tout consommateur constate actuellement la variation à la hausse des prix de l’énergie d’origine fossile : pétrole, gaz, charbon … (crise économique et diminution des ressources)
L’unité de méthanisation fournit de l’énergie sous forme de chaleur utilisée pour le chauffage de bâtiments ; il s’agit d’une énergie renouvelable, dont le prix est stable pendant 15 ans.
Dans cette hypothèse, plutôt que de parler de dévalorisation, nous sommes dans une dynamique de valorisation de l’habitat.
Les habitations riveraines, à proximité de l’unité de méthanisation bénéficient gratuitement de l’usage de la chaleur.

4 ) L’installation du réseau de chaleur (prévision 569 000 €)
Actuellement le réseau d’eau potable de Monclar doit être réhabilité.
Il est évident que la mise en place du réseau de chaleur se ferai en même temps que les travaux sur le réseau d’eau potable ; cette mutualisation des moyens entraînant pour chacun une baisse des coûts d’implantation des réseaux

5 ) les incidences sur le tourisme :
Il n’y a aucune raison pour que l’implantation de l’unité de méthanisation modifie le classement de la station de vacances.
Au contraire certains équipements tels que la piscine pourraient bénéficier du réseau de chaleur et générer une offre de services supplémentaires : ouverture sur des périodes plus longues ; création de sauna … chauffage des chalets …
L’extension du réseau de chaleur urbain peut également être envisagée par la création ultérieure d’une chaufferie «bois»

6 ) les autres utilisations possibles de la chaleur – en matière agricole
Plate forme de séchage de bois
Chauffage de serres : maraîchage ou horticulture ; ce type de projet peut aider ou conforter l’installation d’un jeune agriculteur par exemple ; mais s’il n’y a que le chauffage de serres, toute la chaleur ne sera pas valorisée.

le-fumier-apres-methanisation
Après méthanisation, le fumier devient stable et pratiquement inodore

7 ) les risques de pollution visuelle, olfactives, nappes phréatiques :
Pollution visuelle : tous les sites de méthanisation font l’objet d’un aménagement paysager ; je ne fais pas de commentaires sur l’absence d’aménagements paysagers de certains sites courants dans nos campagnes et dont personne ne s’offusque (par exemple, les silos de collecte de céréales) ;

Pollution des nappes phréatiques et des cours d’eau :
Des distances d’implantation au voisinage des cours d’eau sont à respecter : 35 m
Les matières collectées (fumiers et lisiers uniquement) qui sont stockées sur le site sont déposées dans un bâtiment fermé, bétonné empêchant tout risque d’infiltration.
Ce système de stockage empêche également toute pollution olfactive.
Chez l’agriculteur :
La collecte des fumiers pour la méthanisation réduit considérablement les stockages (c’est le but) et donc les risques d’infiltration dans les nappes phréatiques.
La matière retournée après méthanisation (le digestat) est inodore : cela résous les problèmes d’odeur et de mouches au moment de l’épandage qui sont parfois soulevés par le voisinage.

8 ) Au bout de 15 ans :
Que se passe –t’il au bout de 15 ans au terme du contrat de rachat d’électricité passé avec EDF ?
Le contrat est à nouveau négocié ; sachant que l’investissement sera amorti, la négociation reste ouverte.
Si un arrêt de l’unité est décidé celle-ci pourrait être démantelée ; le site ne serait de toute manière pas pollué puisqu’aucune matière polluante n’entre ni ne sort du site.

9 ) Pourquoi continuer à travailler sur le projet
L’étude de faisabilité technique et économique conduite par le bureau d’étude Méthanéva est terminée.
Cette étude conclu que le projet est réalisable mais demande certains amendements.
Ce sont ces points là sur lesquels il faut continuer à travailler.
Il convient également de réfléchir sur le montage juridique et financier.

Ce montage doit idéalement (c’est la volonté des agriculteurs et de certains élus) rassembler les agriculteurs (apporteurs de matières) les utilisateurs de la chaleur , la communauté des communes et / ou une autre structure ( développeur de projet …).
De la structure à constituer, les agriculteurs, les utilisateurs de la chaleur et la CCQV devront garder la maîtrise et le contrôle.
Enfin le site d’implantation n’est pas définitivement arrêté.

Contrairement à ce que pense Monsieur Albert, les résultats de l’étude ne sont pas négatifs ; Déjà dés la fin de la réunion du 25 novembre les agriculteurs présents avançaient des pistes de travail. Par ailleurs je tiens à souligner que l’on ne jette pas aux orties un tel projet en n’en retenant qu’une somme globale sans prendre le temps ni de la réflexion ni de l’analyse des bilans économiques poste par poste.
Personnellement je trouve cette attitude totalement incorrecte et irrespectueuse des personnes qui travaillent sur ce projet depuis des mois, agriculteurs, représentants d’associations et élus

Les aspects techniques sur le procédé mis en œuvre, les risques possibles et les mesures de prévention feront l’objet d’une autre communication.

Catherine Darrigan, élue municipale et coordinatrice de l’équipe « projet biométhane » à la Communauté de Communes du Quercy Vert.

34 réflexions au sujet de « Unité de méthanisation, quelques précisions… »

  1. Merci pour cet article qui a le mérite de la clarté et, certainement, de l’honnêteté. Si la vigilance citoyenne reste d’actualité,il faut prendre bonne note des éléments rassurants à certains égards, éléments qui vont dans le sens d’une possible acceptabilité du projet par la communauté.

  2. Tout citoyen responsable sait que les subventions de la Region ,du Conseil Géneral de la CC sont tous financées par les impots , laisser penser que seul 3931€ sont à la charges des contribubles locaux n’augure pas d’une grande sincerité de dialogue:
    ex point n°7 en titre « les risques de polution, visuelle , olfactives…. » en réponse : aucune evocation sur les ODEURS , pourtant c’est bien un point ESSENTIEL qui preoccupe les riverains ,y compris ceux qui sont favorables au principe de methanisation
    Cet aspect,entre autre, n’est pas abordé ni dans les CR Methanava, ni lors de visites d’unités en Vendée, ni sur aucun retour d’expérience .Faut-il en deduire que c’est sans interet ni sur la qualité de vie ni sur la valeur des biens?
    Malgré une argumentation trés detaillée aucune réponse à la question de référence à une unité identique proches des habitations ,Un oubli surement!…..
    Methanava a étudié un projet dans le marais poitevin , qu’en est-il à ce jour?

  3. SUITE ET FIN : un point secondaire ,mais qui est revalateur d’une argumention partiale; pour justifier l’impact visuel ,Mme Darrigan dit « personne ne s’offusque….des silos a cereales  » A BON ? sur quelle étude se base elle ? Ou bien veut elle dire que avant la realisation personne n’ayant réagit,aujourd’hui tout le monde subit?
    SOYONS VIGILANTS !
    LE HAPPY END : ALORS C’EST LA GUERRE MAINTENANT ENTRE LES ELUS DE LA CCQVE ????
    JEAN-PAUL ALBERT AVEC NOUS ??????????

    NON VRAIEMENT…..RESTONS TRES TRES VIGILANTS!!!!!!

  4. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes de la méthanisation de Mme Darrigan. Les habitations riveraines seront valorisées!!!.
    Alors vite!Demandons une usine proche de chez nous et nous serons chauffés gratuitement, nous aurons une vue imprenable, nous n’aurons aucun bruit, aucune odeur déagréable, aucun insecte. Le rève! C’est idyllique.
    Bien sûr que les maisons qui seront valorisées seront celles qui seront loin…très loin et surtout pas dans le sens du vent.

  5. Ca à l’air génial je signe tout de suite!!!je la veux à côté de chez moi pour avoir du chauffage gratuitement!!!!
    Trève de plaisanterie,c’est bien beau tout ces commmentaires élogieux sur la methanisation fait par le biais du net mais où en est notre requête qui je le rappelle était d’obtenir une réunion d’information publique ?
    Pourquoi ne pas prendre en compte l’inquiètude des riverains ? En 2008 il y avait eu un sondage à grande échelle pour connaitre l’avis des riverains sur la création d’une crèche à Monclar pourquoi n’en est-il pas de même avec ce projet là?

  6. Oui je crois que le chauffage gratuit des riverains ce n’est que par pure générosité et non pour compenser  » le bruit et l’odeur »
    Oui je crois que la gestion de cette usine ne serra jamais confiée au privé ( pas plus que l’eau ,la maison de retraite ,les pavillons du lac., les dechets….)

    Comme on dit à droite :  » Les promesses n’engagent que ceux qui les croient »

    Je m’etonne par contre que le chauffage, gratuit cela va de soi, de l’Eglise et du prebytere n’aient pas fait l’objet de promesses ; un oubli sans doute ?

  7. Alors, bon d’accord on va faire du méthane avec du fumier.Donc il y aura moins de fumier pour les cultures et un encouragement supplémentaire pour les agriculteurs à acheter des engrais chimiques.
    Les « digestats » issus de la méthanisation, non biodégradables, seront stockés ou?
    le diable se niche dans les détails.

  8. LES « DANGERS » DE L’ENERGIE VERTE (la méthanisation agricole) :

    « En plein Salon de l’Agriculture, Grenelle II de l’environnement, énergies vertes, chasse au gaz à effet de serre…serait-ils à nouveau d’actualité?

    Ainsi, imaginez 3 cuves de 21 mètres de diamètre et 6 mètres de haut, sous vos yeux, chaque matin, en ouvrant vos fenêtres?

    C’est le « spectacle »qui « attend » les habitants du quartier de la « rue des huiliers » à Boulay (à 25 km de Metz), où j’habite.
    En effet, la construction d’une usine de biométhanisation est prévue à quelques dizaines de mètres des habitations.
    Ce projet (privé), certes séduisant par ses facettes écologiques, est totalement inacceptable quant au lieu d’implantation envisagé : à quelques dizaines de mètres du quartier (une centaine d’habitants) et à proximité d’une cité scolaire (1600 élèves).
    Cette usine sera synonyme de pollutions et nuisances visuelles (les paysages de la Vallée de la Nied , en zone Natura 2000, « détruits » à jamais), sonores (le ballet des tracteurs « livrant » fumier et lisiers, venus des villages environnants), olfactives (odeurs d' »oeufs pourris » en plus du fumier et du lisier); sans oublier les risques biologiques, sanitaires et accidentels (les nombreux rapports d’INERIS sur ce sujet sont à lire).
    Certes, la méthanisation apporterait une réponse énergétique et écologique à la question du traitement et de la valorisation des déchets agricoles.
    Une dizaine d’agriculteurs du secteur de Boulay vont donc « fournir » fumier, lisiers et maïs (20000t/an, pour commencer).
    Du biogaz est obtenu à partir de la fermentation de ces matières d’origine végétale et animale. Ensuite, ce biogaz, composé essentiellement de méthane, alimentera une turbine qui produira de l’énergie sous forme d’électricité et de chaleur.
    Cette électricité sera vendue à EDF au tarif de 0,14€ le KW(les tarifs vont augmenter dans un avenir très proche; c’est N.Sarkozy qui l’a annoncé le 18/1 en Alsace). Quant à l’eau chaude, la communauté de communes du Pays boulageois s’en porterait acquéreur pour chauffer piscine, écoles et halte-garderie.
    Ce modèle de développement industriel de l’agriculture se fera en partie aux frais des contribuables (de nombreuses subventions : Ademe, Europe/Feder, Région, Département, Etat)!
    La démarche des porteurs du projet, certes écologique, est essentiellement économique et source de revenus.
    Mais, la rentabilité doit-elle passer avant la qualité de vie des riverains et la préservation de l’environnement?
    Les risques biologiques, sanitaires et accidentels ne doivent surtout pas être occultés: une usine de ce type a « implosé » en Allemagne en 2007 à Daugendorf en Allemagne.

    Aussi, les « futurs » riverains de la « rue des huiliers » et les habitants de Boulay se mobilisent-ils :

    * une association (l’ADPN – Association de Défense du Pays de Nied -) dont l’A.G a eu lieu le 28/1;
    * un blog (http://nonalusine-boulay.over-blog.com) et bientôt un site;
    * une pétition;
    * une bonne couverture médiatique (presse écrite, télévision, radio).

    La relation entre agriculteurs et défenseurs de l’environnement n’est toujours pas toujours aisée; et, tout n’est pas « rose » avec l’énergie verte! »

  9. est il possible de demander des subventions? quelles industries interessent le secteur? pourquoi cette polémique? ça a l’air d’être le sujet d’actualité

  10. le site est bien conçu mais trop peu d’intervenants ; je ne suis pas certain que la polulation du secteur soit suffisante pour faire vivre un site

  11. Il y a un Comité de Rédaction qui s’assure du bon déroulement. Jusqu’à présent, rares ont été les cas où nous avons dû intervenir. Pourtant l’attitude de certaines personnes nous poussent à réfléchir à une charte de bon usage des commentaires. (En construction dans les Mentions Légales). Je rappelle (comme l’a fait j-marc) que ce site n’est pas un « chat », ni un « forum de discussion ». Les commentaires sont ouverts afin que chacun puisse débattre sur les sujets et évènements traités.

  12. Mais quelqu’un pourrait nous dire les coûts d’une installation de méthanisation petite? Moyenne? De grande dimension?
    Parlons-en! 🙂
    Merci d’avance

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