« Les Naufrageurs » Michel Cosem. Roman. Editions Pierregord.

Nous voguons jusqu’à la mer des Caraïbes avec un point de mire presque absolu, l’île de la tortue.

Un bateau, deux et trois…

L’un se saisit d’un pauvre hère qu’abandonne sur les quais d’un port de pêche, son père paysan affamé des monts d’Andalousie. Il apprendra tout d’abord à pêcher et à naviguer en haute mer…Et puis les barbaresque l’emmènent en esclavage et alors son destin l’emporte de l’autre côté du monde. Rubio y fera fortune tout d’abord. Et puis il rencontrera son destin…

Un deuxième embarque un adolescent orphelin grandi dans les rochers et sur les grèves de l’île d’Oléron. Il sait qu’il va à l’aventure et c’est ce qu’il veut.il deviendra un corsaire fameux. Mais un jour après l’attaque d’un navire les vents tournent contre lui…

Enfin un belle jeune fille, qui à Biarritz mène un vie très modeste mais plutôt sympa de vendeuse de poissons. Une petite existence simple avec même une “bonne grand maman “logée dans les collines et dont elle s’occupe. A la suite d’une sordide rencontre avec un marin bestial, elle ne peut plus retourner chez elle. Elle se voit comme sauvée, mais en réalité livrée et embarquée après moulte promesses, d’une dame patronnesse plus que respectable ,vers le mirage d’un mariage exotique et colonial. Qui est plutôt bien au début…mais la pauvre est ignorante et tête de linotte. Elle pense que la liberté qu’elle s’octroie en quittant ce mari, sans doute un peu insuffisant sur le plan sensuel lui apportera beaucoup mieux. C’était compter sans les exigences et les lois de la vie réelle. Et alors au lieu de la liberté et de l’amour, elle ne trouvera que le hasard d’une aventure de corsaire.

Michel Cosem dont je vous parlais de Peire Vidal ,[i]il y a un mois, nous promène au hasard des mers et des hommes .Trois destins hauts en cruelles aventures .De tempêtes en naufrages et de ruées vers les richesses aux abordages de galions sacrifiés à d’ ignobles ambitions.

Mais dans le monde d’où sortent ces pauvres gens leur destin était déjà marqué au fer de la misère, de la soumission et de la mort prématurée.

Nous sommes au XVII e siècle. Une période où dominent les marchant, les nobles, les prêtres et les grands propriétaires. Alors que certains soient partis sur les mers pour tenter de rencontrer la fortune, quoi de plus légitime.

Les paysages sont superbes et l’on est vite emporté au fil bouillonnant de ces aventures dramatiques et violentes. Voici une page de l’histoire d’ hommes et de femmes dont certains descendants habitent ces îles lointaines qui font encore rêver .Car tous les corsaires ne sont pas morts pendus à Londres !

Et à lire Michel Cosem on a envie de dire :heureusement.car il y a un bon Dieu pour les malheureux.

La nuit des Naufrageurs par Michel Cosem
Éditions du Pierregord

Amalthée

[i] Histoire du troubadour Peire Vidal

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